ORGANISATION

La charte

Croiser les savoirs pour approfondir la Démocratie

Sur la Ville, comme ailleurs, la citoyenneté recule face aux logiques de marchandisation pour régler toutes les relations humaines. De moins en moins d’habitants ont recours à l’action collective, à l’action associative, syndicale, politique pour surmonter les difficultés quotidiennes et construire un mieux vivre ensemble. Les logiques d’enfermement dans le quartier, la communauté, la famille, le système D apparaissent plus efficaces pour « s’en sortir ». Le lien principal avec les autres se restreint à la télévision. Les conflits sont moins gérés par le débat citoyen, que par la violence et la capacité à payer son isolement, sa sécurité.

Ces situations sont vécues comme un stress par de nombreux habitants qui veulent résister ou qui construisent à leur niveau en tant que consommateurs, que salariés ou chômeurs, que parents, enfants ou jeunes. Ces énergies sont peu connectées entre elles parce qu’elles ne croient plus à une autre manière de faire et de vivre ensemble. Face à cette situation, il n’existe plus de solutions toutes faites et définitives. Seule la recherche d’un approfondissement de la Démocratie peut nous permettre de trouver de meilleurs compromis, d’élever le niveau de consensus, de réduire la violence. Une Démocratie qui s’attacherait à faire vivre l’idéal républicain de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est à cet approfondissement que l’université populaire et citoyenne veut contribuer à partir de deux questions :

  • comment redonner du sens à l’action citoyenne pour donner l’envie aux citoyens d’intervenir dans la définition de ce que doit être l’intérêt général ?
  • comment faire vivre un espace de formation citoyenne qui reconnaisse chaque individu comme porteur de savoirs et de culture, où l’on échappe au rapport de domination « enseignant-enseigné » ?

L’université populaire et citoyenne veut construire ses actions à partir de 5 principes ou idées :

    1. Favoriser la parole du citoyen en créant des espaces de discussion conviviaux (fraternels) et accessibles. Dans des lieux « neutres » où l’on peut se rencontrer quel que soit son statut, en dehors d’une fonction de représentation, au titre unique de citoyen. Des lieux où l’on sort des logiques de « dispositifs » pour échanger les savoirs sur le sens des actions menées et à mener.
    2. Formuler des « offres publiques de réflexion » en aidant des collectifs de citoyens à s’organiser par exemple en équipes de « recherche-action » au sein de l’université populaire et citoyenne, pour élaborer des offres publiques de réflexion sur un thème précisant des hypothèses et une méthode pour multiplier sur cette base, les échanges de savoirs.
    3. Travailler dans la durée en offrant un cadre de travail qui se détache de la pression de l’urgence des dispositifs et du quotidien pour apprendre à se connaître et approfondir des projets. En dépassant une logique évènementielle (un colloque, une conférence…) ou de simple témoignage.
    4. Croiser les savoirs dans leur diversité. Les savoirs académiques sont largement dominants et ne suffisent pas à comprendre la réalité. D’autres savoirs liés à l’expérience, à l’engagement, au sens, doivent être reconnus et croisés aux savoirs « académiques » pour être ré-instruits collectivement.
    5. Capitaliser les savoirs échangés. L’ensemble des travaux de l’université et des savoirs rencontrés dans leur diversité, doivent faire l’objet d’une capitalisation vivante et accessible sur différents médias.

L’université populaire et citoyenne est ouverte à tous ; elle reconnaît chacun comme porteur de savoirs. Elle veut toucher les habitants dont la parole n’est pas ou peu reconnue. L’université populaire et citoyenne veut réussir à mélanger les origines sociales, les statuts, pour tisser des réseaux fertiles.

Les Equipes de Recherche-Action Sociales : objectif et méthode

À partir d’une question de citoyenneté, les ERAS accomplissent un travail de « recherche-action » en confrontant leurs hypothèses ou questions issues des expériences, connaissances ou savoirs de leurs membres avec d’autres personnes ( porteuses de savoirs) dans le but d’apporter des contributions concrètes à l’élaboration ou à la mise en œuvre de politiques publiques.

Afin que l’action de l’upc soit lisible ( de l’extérieur) chaque ERAS construit son travail de recherche sur la base de 3 modalités d’échanges de savoirs qui sont la structure permanente, la marque de fabrique de l’upc, mais qui ne doivent pas empêcher le droit à l’initiative de chaque ERAS à mener d’autres types d’échanges de savoirs (conférence de consensus, forum, expo, films…).

Ces 3 formats d’échanges de savoirs ont pour objectif de diversifier les paroles pour diversifier les « publics ». Ils ont aussi vocation à se croiser, à s’enrichir mutuellement pour à la fois faire avancer la recherche tout en qualifiant les membres de l’ERAS à devenir eux-mêmes des chercheurs et à animer des échanges de savoirs (notamment les « cafés-citoyens »). Chaque cycle d’échanges de savoirs (conférence, séminaire et quelques café-citoyens) fait l’objet d’une synthèse validée par les membres de l’ERAS, précisant les points de consensus et les points de débats qui en ressortent. Ces synthèses sont portées à connaissance du réseau d’acteurs de l’Education Populaire, des décideurs, de la population.

Les « cafés-citoyens »

Ils sont organisés et animés par les membres des ERAS dans différents cafés (de préférence disposant d’une « arrière salle ») répartis dans les quartiers de la Ville. Ils sont publics, enregistrés pour être retransmis sur les ondes de Pastel FM. Ils sont préparés par l’ensemble des membres de l’ERAS et animés par deux d’entre eux. Le débat s’organise avec 3 à 5 personnes extérieures à l’ERAS qui ont été proposées et choisies par les membres de l’ERAS. Les café-citoyens doivent d’abord permettre l’expression des personnes déjà en mouvement dans le quartier, qui ont des savoirs (en particulier d’expérience) mais que l’on entend pas ou peu. Les membres de l’ERAS construisent une grille de débat à partir de leurs hypothèses qui sera soumise préalablement aux invités au café-citoyen. Les cafés-citoyens sont organisés au sein de chaque séminaire.

Les séminaires

L’idée de « résidence citoyenne » (court séjour de « chercheurs » à Roubaix) avancée en 2003 semble encore prématurée. C’est pourquoi, une première étape sera la construction d’un programme de séminaires d’une journée.

Ces séminaires sont des temps d’approfondissement de la recherche qui mobilisent les membres de l’ERAS. Un programme est élaboré pour une année et permet d’intégrer de nouvelles personnes intéressées, dans la limite de 24 participants. Les personnes s’y inscrivent préalablement à titre individuel, de simple citoyen. Pour diversifier le profil des participants, chaque membre de l’ERAS pourra « parrainer » une personne de son entourage, de son organisation. Les séminaires se dérouleront systématiquement des vendredis après midis et les samedis matins. Le séminaire est introduit par l’analyse critique de toutes ou partie des hypothèses avancées par l’ERAS par un ou deux « chercheurs » invités, suivie d’une discussion en ateliers et d’une synthèse. Les « chercheurs » devront accepter d’être dans une position de contributeur et d’aide technique à la recherche de l’ERAS au delà de leur compétence spécifique, comme simple citoyen, pour nous aider à imaginer comment construire, infléchir, mettre en œuvre les politiques publiques concernées à l’échelle du local. Chaque fin de séminaire pourrait comprendre un temps de construction des « café-citoyens » avec les participants. Ces séminaires pourraient être au nombre de 3 ou 4 sur un an par ERAS. Il appartient à chaque ERAS de choisir et négocier avec chaque intervenant.

Les conférences débats

La veille du séminaire (les jeudis soir), les chercheurs intervenants dans le séminaire tiennent une conférence publique sur leur approche spécifique sans être liés aux hypothèses de l’ERAS. Cette conférence introduira à la fois le séminaire du lendemain libérera chercheurs et participants de l’enseignement des premiers. Les conférences seraient médiatisée et retransmises en direct sur Pastel FM.

"Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée c'est à dire traversée par des contradictions et qui se fixe pour modalités d'associer à part égale chaque citoyen dans l'expression de ces contradictions, dans la délibération de ces contradictions et dans l'analyse de ces contradictions en vue d'un arbitrage" Paul Ricoeur.

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